Si l'on se demandait quel est le sentiment le plus répandu à notre époque, la réponse serait sans doute la nostalgie. Nous vivons une ère où le passé occupe le devant de la scène. Un véritable boom nostalgique marque notre quotidien, au point que certains auteurs parlent d’un état de diffusion épidémique. Pourquoi la nostalgie est-elle si omniprésente aujourd’hui ? Que révèle-t-elle de nos sociétés contemporaines ?
La nostalgie se manifeste avec une intensité particulière en période de crise, lorsque les repères vacillent et que l’avenir semble incertain. Pourtant, loin d’être une simple idéalisation du passé, elle est avant tout un révélateur du présent : ce à quoi nous aspirons, ce qui nous manque et les inquiétudes qui traversent nos sociétés. Elle ne nous parle pas uniquement de ce qui a été, mais aussi de ce qui est en train de se transformer.
Cette intervention propose d’analyser la nostalgie non seulement comme une émotion individuelle, mais aussi comme un prisme sociologique permettant d’interroger notre rapport au temps, à la mémoire et aux mutations culturelles. Nous explorerons ses dimensions mémorielles et générationnelles, son instrumentalisation médiatique et politique, ainsi que son rôle dans la fabrique des identités collectives.
Enfin, nous interrogerons la manière dont le retour du passé peut aussi être une ressource pour penser l’avenir. Plutôt qu’un simple refuge face à l’incertitude, la réactivation de références passées peut offrir des pistes pour imaginer de nouveaux horizons. L'intervention offrira des clés de lecture pour comprendre pourquoi le passé revient avec tant d'insistance dans notre société, et quelles dynamiques cela révèle sur notre époque marquée par l’incertitude et la transformation accélérée des repères temporels.