Giuseppe De Santis, moins connu que Rossellini et De Sica, est l'un des principaux réalisateurs du Néoréalisme italien. Dès son premier film, il s'intéresse aux gens qui luttent pour leur survie. Les milieux et les décors où il situe ses actions se fondent avec l'histoire et en deviennent les véritables sujets : la plaine du Pô dévastée par les mines dans Chasse tragique, les rizières du Nord dans Riz amer, les villages de la Ciociaria dans Pâques sanglantes... Par rapport à d'autres réalisateurs néoréalistes, De Santis réserve une attention particulière aux personnages féminins qu'il propose dans un mélange d'érotisme et de dénonciation politique. En effet, à l'époque on trouve choquant le modèle de beauté féminine “naturelle” des corps anti-hollywoodiens des travailleuses proposé dansRiz amer (1949) et les chômeuses protagonistes de 11 heures sonnaient (Roma ore 11, 1952) sont mises en avant par rapport aux stars masculines de ce film qui dénonçait, entre autres, le problème du harcèlement sexuel, un thème qui reviendra avec force dans LaFille sans homme (Un marito per Anna Zaccheo, 1953).